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La santé c'est mon métier (idée slogan numéro 42)

2 janvier 2012

Six ans pour faire ça?

La plupart des gens pense que pharmacien c'est comme un métier en carton.

Ma famille des fois:

_ Je peux pas venir vous rejoindre pour Noël, je travaille.

_ Mais tu peux demander à une copine de te remplacer non?

 

Bienvenue en pharmacie, n'hésitez pas à envoyer quelqu'un d'autre au boulot à votre place, tout le monde s'en fout!

Mais les patients surtout. Je m'explique:

Dès la troisième année d'étude, on a le droit de bosser en pharmacie. Alors moi je travaillais tous les samedi matins chez Monsieur Patrondamour. En quatrième année Monsieur Patrondamour m'a dit que je devais avoir un badge parce que la plupart des patients demandait si j'étais sa fille. Sauf que ça existe pas un joli badge "étudiant" tout fait. Alors j'ai ai fabriqué un.

Avec l'étiqueteuse j'ai fait un bel autocollant "étudiante" que j'ai collé par dessus un badge "préparateur". Et comme je suis un peu une péteuse j'ai rajouté "quatrième année". Et chaque année, en petite fierté personnelle, dès les résultats d'exam, je recollais par dessus "cinquième année" puis enfin "sixième année".

C'est à ce moment que moi et mon badge on a quitté Monsieur Patrondamour pour aller chez Madame Maitredestage. Il fallait que je fasse mon dernier stage de six mois en officine du coup je suis arrivée là.

Et c'est là que mon badge a suscité bien des reflexions:

1) "Six ans pour faire ça?" (et encore, j'ai toujours pas pigé le fonctionnement des remboursements sécu figurez vous)

2) "Il vous reste combien d'année pour devenir préparatrice?" (oui mais non)

3) "Mon petit fils aussi il est en sixième année de médecine c'est l'internat hein?" (oui mais non bis)

4) "Sixième année de quoi?" (histoire de l'art, ça se voit pas?)

5) "Bah six ans c'est comme médecin généraliste alors" (non plus)

Donc oui. Pharmacie c'est six ans. Non c'est pas si long que ça. C'est même bien trop court, j'ai pas encore tout appris, j'aimerai bien y retourner même silvoupléééééé. Une préparatrice avec qui mes rapports furent peu enrichissants (ne nous méprenons pas, j'adore les préparateurs, je les admire même. Mais c'est comme partout. Y a des connasses) m'a dit une fois "n'empêche on voit que la fac c'est vraiment de la perte de temps à se bourrer la gueule. Quant on voit que nous on fait en deux ans ce que vous faite en six!" (sic)

 

Et je finirai par cette phrase magique lancé par une coiffeuse lorsque je révisais tranquillement ma chimie pendant qu'elle me coupaitles cheveux:

 

"Aaaah c'est chouette pharmacie! Et t'as trouvé ou faire ton alternance?"

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2 janvier 2012

Je suis tombée dedans quand j'étais petite

Des fois on me demande pourquoi j'ai fait pharmacie.

Depuis le temps, j'ai deux ou trois réponses toutes prêtes. J'adapte en fonction de l'humeur ou de l'interlocuteur.

1) "Ben vu que tous le monde est médecins dans la famille j'ai voulu me démarquer. Mais j'avais pas les couilles de faire danseuse étoile. Pas le talent non plus"

2) "J'aime bien conseiller des gens sur leur santé"

3) "J'ai envie d'être riche" 

 

Ces trois réponses sont de gros mensonges, mais ça me permet de m'en sortir la plupart du temps. Parce que la vérité c'est que il y a moult raisons imbriquées qui ont fait qu'un jour je suis devenu pharmacien (il parait qu'on peut dire "pharmacienne" mais j'y reviendrai une autre fois). La vérité c'est que c'est aussi très long à raconter et que les seules fois ou je l'ai raconté on m'a regardé un peu bizarre, genre entre l'amusement et le désespoir.

 

La vérité c'est que quand j'étais petite je voulais être train. Je sais pas très bien ce que j'entendais par là. je disais juste que je voulais être train. On m'a dit que c'était pas un métier mais j'avais pas d'autres idées. A sept ans la maitresse convoque mes parents. Ils ont un peu les boules. Ils ont peur d'avoir une fille anormale. Faut dire que je pleure tout les matins pour pas aller à l'école, et que j'ai constamment l'air à l'ouest. Faut dire aussi que j'ai souvent l'air de pas comprendre quant on me parle.

Le maitresse nous lâche le verdict. Je m'en souviens encore. Je me souviens aussi la tronche de ma maman avec les yeux tout ronds d'étonnement: "Schmutz ne veut pas aller à l'école parce qu'elle s'ennui en classe. Elle comprend plus vite que les autres alors elle laisse partir son imagination en cacahuète. Votre fille est surdouée"

 

Et BAM, dans ta gueule. Bon pas surdouée genre piano à trois an et bac à quatorze. Juste un petit peu surdouée. Moi j'ai pas très bien compris ce que j'ai. La surdouétude c'est une maladie? T'es fachée maman? J'ai pas fait exprès hein tu sais?

On m'explique que je suis en fait un peu plus intelligente que la moyenne. C'est tout. Moi je pensais pas en fait. Mais ça m'ouvre pleins de perpectives. Puisque je suis intelligente: je ferais présidente de la république. Je me dis que ça doit être un metier pour les gens très intelligents rapport au fait qu'il y en a qu'un seul.

Mon père me dit que pour faire président, il faut savoir mentir, moi je sais pas. Je rougis quand je mens. Puis en me renseignant je découvre que les présidents ils sont vieux et moi j'ai que sept ans. Et je vais pas attendre cinquante ans pour devenir président. J'abandonne.

Un jour mes parents parle de Menna. Menna c'est la femme d'un copain de papa. Moi je la trouve très belle. Je demande ce qu'elle fait comme métier. On me dit "pharmacien". Je demande si c'est un bon métier. On me dit que c'est très bien. Je me met alors à étudier toutes les pharmaciennes que j'ai l'occasion de voir. Le constat est sans appel:

"Toutes les pharmaciennes sont de belles femmes"

Il faut savoir que plus jeune je me trouvais très laide: mes oreilles ont atteins leur taille adulte très tot. Je suis courte sur patte. Et mes cheveux s'obstinent à ne pas pousser. Ma decision est prise: je serais pharmacienne!

Puis j'ai arrêté d'y penser. Jusqu'à mes quinze ans. L'âge ou on vous demande ce que vous compter faire de votre vie. Mon subconscient jaillis et je répond machinalement "pharmacien". La réponse convainc les professeurs. On me fout la paix. Je me retrouve en première S. J'ai mon bac et en moins de temps qui le faut pour le dire je suis dans un amphi gigantesque à papoter biochimie. 

Pendant mes six années d'études de pharmacie j'ai eu le temps de me reposer des questions. Est ce que c'est vraiment ça que je veux faire? J'ai eu envie d'arrêter des fois. Souvent même. Mai j'ai rencontré des gens biens. Des amis, des maitres de stage, des patients. Et j'ai continué.

Il y a maintenant six mois que je suis diplômée (pas thésée mais on y reviendra). Et j'aime bien ce que je fais. Souvent. Des fois je me dit que j'aurais eu moins d'emmerdes en faisant train. Mais je reste là. Je me dis qu'un jour j'aimerais bien arriver à dire sérieusement à quelqu'un qui me demande le pourquoi du comment:

 

"Je suis devenu pharmacienne parce que je voulais être jolie et qu'on me foute la paix"

 

PS: Croyez le ou nom je suis devenu une grosse bombasse

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La santé c'est mon métier (idée slogan numéro 42)
  • Je voulais être train. J'ai fini pharmacien. Ou pharmacienne je sais pas. Des fois j'hésite à partir en courant parce que j'ai peur, parce que je me sens un peu nulle. Mais je reste là et des fois j'ai envie de raconter tout ça. Alors je raconte ici.
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